Moissons du futur by Maurice Limat

Auteur:Maurice Limat [Limat, Maurice]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science Fiction
ISBN: néant
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1971-10-10T04:00:00+00:00

CHAPITRE V

Ozakk avait pris congé de ses amis Terriens. Il ne pouvait se joindre à ses coplanétriotes arrivant également sur ce monde mystérieux. Lui, afin de reprendre sa forme naturelle, ce qui ne pouvait s’effectuer que dans certaines conditions techniques, était astreint à repartir vers un grand navire ghokrien, celui qu’on avait détecté depuis le Fulgurant et qui croisait, lui aussi, dans les parages du Grand Nœud de Lumière.

Il s’effaça donc du miroir. Ils virent sa forme falote et toujours déchirée qui s’envolait littéralement à travers les cloisons de la soucoupe, puis se perdait dans l’espace.

Avant son départ, il leur avait spécifié que son camarade Zkri se ferait un plaisir de se mettre à leur disposition.

Corinne avouait qu’elle était vaguement soulagée. Elle en avait assez de discuter avec un reflet dans un miroir et les Ghokrs, quels qu’ils fussent, étaient des hommes, c’était un fait.

Une demi-douzaine des congénères d’Ozakk saluèrent les Terriens de la formule interplanétaire : de cœur avec vous, en spalax, avec un accent tonique prononcé sur l’équivalent de cœur : Keûr.

Zkri, blond, trapu, ocré, comme tous les autres, à peu de choses près, accepta avec un plaisir évident la main de Coqdor et des autres cosmonautes et s’inclina devant Corinne.

Il fut convenu que Varrek demeurerait à bord pour observer les consignes de sécurité. D’ailleurs, les Ghokrs, de leur côté, ne devaient dépêcher que le seul Zkri, désigné comme guide pour les Terriens.

— Décidément, fit Luk Lechêne entre ses dents, ils se méfient de cette damnée planète et de ce non moins damné nœud de lumière intra, ou extra, ou infra-temporelle, je ne sais trop…

— C’est bien ce que je pense, riposta Lupez sur le même ton, ils nous offrent – soi-disant, le moyen de retrouver l’Octogone, à charge pour nous de nous risquer dans ce gouffre de temps auquel Ozakk a fait allusion.

— Il sera bon, ce me semble, de nous tenir sur nos gardes.

On partit.

Corinne et Coqdor marchaient avec Zkri, fort aimable, s’exprimant à la perfection en spalax, et qui leur expliquait de son mieux quels étaient les Ghokrs, peuple pacifique, féru de recherche scientifique, qui priait les Terriens de l’excuser de ne pas révéler l’emplacement de sa planète d’origine, le secret de cet emplacement étant, depuis des millénaires, la garantie de la sécurité des Ghokrs, lesquels, de cette façon, avaient évité toute guerre, tout conflit quel qu’il fût avec les autres humanités du cosmos, seulement contactées par voie d’astronefs.

Lupez et Lechêne suivaient, portant, l’un la boussole florale dans un réceptacle de dépolex, l’autre le kurtz, privé de son support, et qu’il se réservait d’orienter entre ses mains.

Le chevalier aux yeux verts estimait que les Ghokrs étaient peut-être sages, mais évidemment peu enclins aux échanges, malgré la courtoisie dont leurs envoyés faisaient preuve.

Râx, lui, gambadait, mais, d’ores et déjà, Zkri avait signalé que, à un certain moment, il serait bon de surveiller le pstôr et de ne pas le laisser vagabonder n’importe où. On pénétrerait bientôt dans une zone balayée par les fameux rayons et les accidents étaient toujours possibles.

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